Le blog de dresden-survivor

Une chose est assez frappante quand on va en cours avec des allemands. Chacun d'eux a sa bouteille d'eau sur la table. D'ailleurs, le sac-à-dos allemand standart dispose d'une poche spécialement conçue pour y glisser une bouteille.

Il faut dire qu'en l'absence de véritable repas en journée, il faut bien boire à d'autre moment.

Mais ce qui frappe le plus, c'est le contenu de ces bouteille d'eau. L'eau "normale" (plate et pure) n'existe quasiment pas ici. Il suffit de faire ses courses pour s'en rendre compte.

L'eau existe en deux types :

• plate et parfumée
• gazeuse et parfumée

Il existe toute une variété de parfum, mais le "standart" semble être la pomme.

La première fois, je me suis d'ailleurs fais avoir. Je prends une bouteille d'apparence normale, incolore, avec marqué Volvic dessus. Naïf comme je l'étais, je n'ai pas analysé l'étiquette plus en détaille.

Après ouverture, c'est le drame. Elle était en fait parfumée à la cerise (comme l'indiquait l'étiquette que je n'avais pas regardé de plus près.

Mais ce qui est plutôt inquiétant, c'est qu'en regardant les ingrédients, on trouve ceci :

Eau Volvic : 96.4%, sucre : 2.4%

Bon, je ne m'inquiète pas trop pour ma ligne, mais ingurgiter du sucre quand vous voulez juste boire de l'eau, c'est quand même pas très sain.

Sinon, à titre d'information, "eau du robinet" se dit littéralement "eau des canalisations". Pas très ragoutant...

(bien entendu, personne ne boit d'eau du robinet)

Il y a une chose dont je n'avais pas parlé en décrivant l'appartement. Bien évidement, il est équipé d'un frigo, à partager entre trois colocataires.

Non, vous ne revez pas, ce minuscule frigo est à partager en trois. Chacun possède donc UN petit rayon dans le frigo. Mais cela ne semble pas dérangez mes colocs, pour qui avoir plus de 3 jours de réserve semblent absurde.

Et sinon, comme vous pouvez le voir (ou pas), on y trouve principalement des saucissses (mais des oeufs, aussi).

Faire ses courses à Dresde, c'est un peu particulier. Il n'y a pas vraiment de supermarché comme on en trouverait même dans le centre de Brest. Il y a plutôt des tas de petits magasins spécialisés. Le seul "supermarché" généraliste à proximité est un Liddl, et il fait à peine le cinquième du super U de Plouzané.

On y trouve principalement :

-des saucisse, des tas de saucisses, un rayon entier de saucisses...
-de la charcuterie
-des petits pains
-du fromage en tranche
-des bouteille d'eau gazeuse (parfumées à la pomme)
-des produits "français" de la marque "Duc de coeur" aux emballages bleu-blanc-rouge (coulommier, pastis, quiche lorraine, etc...)
-des bouteilles de biere (à l'unité)

Voilà ce qu'on ne trouve presque pas :

-des nouilles (si, si, il faut bien chercher, y'a un petit rayon "Italien" avec trois sortes de nouilles
-du riz... je n'ai pas réussi à en trouver
-du beurre

Sinon, c'est assez anecdotique, mais le lait n'est pas vendu en pack mais brique par brique, et les couleurs sont différentes. (bleu foncé = entier, bleu clair = demi-écrémé).

Etant donné ces élements, j'en conclus que l'alimentation de base de l'allemand moyen tourne autour des trois produits suivants :

-les saucisses (la saucisse de Strasbourg semble d'ailleurs remplacer les pâtes dans l'alimentation de l'étudiant fauché de base)
-les sandwich charcuterie-fromage
-la bière

CEPENDANT :

probablement en réaction à cet excès de saucisses, les végétariens sont bien plus nombreux qu'en France. C'est sans doute pour cela qu'on trouve également des "supermarchés" pour végétariens. On y trouve :

-des fruits et légumes frais que je n'avais encore jamais vus
-des tas de tisanes et de thés des cinq coins du mondes
-des trucs que je ne sais même pas ce que c'est
-des saucisses de tofu!

On remarquera également que les allemands font généralement leurs courses au fur et à mesure. Genre c'est pas rare qu'il aillent faire des courses juste pour acheter ce qu'il vont manger le lendemain...pour refaire des courses le lendemain (d'où probablement l'absence de packs de lait). Acheter des plats à emporter plutôt que de faire la cuisine semble aussi beaucoup plus répandu qu'en France.

La première chose qui m'a frappé quand je suis allé dans le centre de Dresden, c'est la quantité impresionnante de...baraques à saucisses. Pas une seule rue qui n'ai pas au moins un vendeur de saucisse. A Altmarkt, il y a en même une bonne dizaine côte-à-côte.

J'ai même commencé à me demander si la saucisse n'était pas l'alimentation de base des habitants du coin. A toute heure, on peut voir des gens manger leur saucisse dans la rue, en costard ou en bleu de travail.

Et attention, ce n'est pas de la petite saucisse de Strasbourg! Il y a en des tas de différentes (du moins, d'après leurs nom), mais elles ont toute un point commun : elles sont grosses comme des boudins, et généralement mangées dans une petit pain (dont elle dépasse largement) avec du ketchup ou de la moutarde.

Le problème quand on est pas allemand, c'est qu'il est difficile de comprendre ce qu'on commande : Thürriger, Wiener, Bratwurst, Kurrywurst, etc... Chaque stand a sa spécialité, même si on retrouve souvent les même dans les même endroits. Des stands de Kurrywurst à Altmarkt, des stands de Thürriger près de la gare, etc...

Le mythr vient donc de s'effondrer : à Dresde, les gens ne vivent pas de sandwich salami-fromage, mais de grosses saucisses.

A ce propos, ces saucisses dépassent très rarement les 2€. Pour ce prix là, en France, on a un "mini-hotdog" chez Quick, ou une crêpe au sucre dans la rue. Dans le même ordre de comparaison, le cheeseburger de MacDo est à 1.80€ en France. Ici, pour 1,50€, on a le double cheeseburger (toujours chez MacDo). Ou encore, le même sandwich acheté 4,50€ dans une gare française est à 2,50€ dans la gare de Dresde.

Moralité : si vous voulez une alimentation déséquilibrée, c'est beaucoup moins cher ici.

(bon, par contre, je n'ai pas encore testé l'alimentation équilibrée, donc je ne peux pas encore comparer les prix...)